Différents polluants se retrouvent ainsi dans l’atmosphère mais, on y pense moins, également à l’intérieur des véhicules auxquels sont exposés les conducteurs et les passagers. Les enseignants-chercheurs de l’ESTACA travaillent en collaboration avec d’autres laboratoires et des industriels pour contribuer à mieux connaitre ces polluants et à trouver des solutions d’amélioration de la qualité de l’air dans l’habitacle.
Un taux de pollution encore plus fort à l’intérieur qu’à l’extérieur du véhicule
Des chercheurs du King’s College de Londres ont montré que l’air à l’intérieur d’une voiture pouvait être jusqu’à 15 fois plus pollué que l’air extérieur. Deux sources principales de polluants circulent dans un véhicule :
- Les polluants gazeux : oxydes d’azote, oxydes de soufre, monoxyde de carbone et ozone troposphérique, polluant gazeux causé par des réactions chimiques entre les oxydes d’azote et les COV en présence de la lumière du soleil. Les micro plastiques en suspension dans l’air, particules d’usure des pneus par exemple, constituent un autre polluant nocif.
- Les matériaux utilisés à l’intérieur des véhicules : plastiques, tissus, tapis, mousse, colles et autres libèrent des polluants dans l’air à un taux très élevé. Ces matériaux émettent des produits chimiques tels que le benzène, le toluène, le xylène et le formaldéhyde dans l’air de l’habitacle. La fameuse « odeur de neuf » particulièrement marquantes dans les véhicules neufs est la manifestation de ces polluants, dits Composés Organiques Volatils (COV), dont le taux est encore plus élevé lors de fortes chaleurs.
Un nouveau projet mené par les chercheurs ESTACA pour améliorer la qualité de l’air à l’intérieur de l’habitacle
Le projet AmCoAIR (Amélioration des COnnaissances de la qualité de l’AIR dans un habitacle automobile), soutenu par l’Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME), vise à améliorer les connaissances de tout ce qui pollue l’intérieur des véhicules et à tester des systèmes de gestion intelligente de la qualité de l’air dans un habitacle automobile. Il est mené par deux équipes de recherche de l’ESTACA en collaboration avec les industriels PSA et ARIAMIS ainsi qu’avec l’UTAC-CERAM. L’objectif est triple :
- Compléter les connaissances sur l’infiltration et les émissions propres à l’habitacle de certains gaz : COV (Composés Organiques Volatiles) et Ozone
- Proposer des protocoles de mesures pour ces polluants gazeux
- Consolider la stratégie du pilotage intelligent de la ventilation
Des mesures de concentrations de polluants à l’intérieur et à l’extérieur des habitacles seront réalisées grâce à des études expérimentales en soufflerie. Des mesures embarquées sont aussi prévues à l’intérieur d’une nouvelle « bulle de qualité de l’air » installée dans les locaux de l’École dans les mois qui viennent pour accueillir un véhicule fourni par PSA.
Des projets étudiants associés
Le lien formation/recherche est important à l’ESTACA et vise à développer chez les étudiants des démarches rationnelles avec un esprit méthodologique et critique tout en découvrant les métiers de la recherche. Dans le cadre de l’étude AmCoAIR, des projets PIRATE (Projets d’Initiation à la Recherche Appliquée en Travail Encadré) ont commencé en 3e année pour mener des essais de caractérisation avec des micro capteurs. Une thèse portant sur « la définition de protocole pour les mesures embarquées de la qualité de l’air habitacle » est également en cours. Enfin, des opportunités de stages chez un partenaire industriel devraient également s’ouvrir.