Lancement d’un cycle de conférence pour comprendre les enjeux de la transition énergétique
Ce cycle de conférence est initié par la direction des formations dans le cadre de la création du nouveau département IDEAL pour Ingénierie Durable et rEsponsAbLe.
L’objectif est d’inviter, toutes les 2 semaines, des experts pour sensibiliser et développer les compétences des étudiants sur la réduction de l’empreinte environnementale des transports.
Ces conférences sont un espace de discussion et d’échange d’idées, pour approfondir la réflexion, intégrer les enjeux liés aux transitions socio-environnementales au projet professionnel de chacun, adopter une perspective critique des scénarios et des leviers d’action, tout en intégrant une réflexion éthique. Une occasion de développer la compréhension des enjeux de la transition énergétique
… 1e conférence de l’année avec Valérie Masson-Delmotte, spécialiste du climat
Paléoclimatologue, Directrice de recherche au CEA au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, Valérie Masson Delmotte est membre du Haut Conseil pour le Climat, chargé d’évaluer les politiques publiques vis-à-vis de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’adaptation au changement climatique. Elle a co-présidé le groupe de travail du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat chargé d’évaluer l’ampleur, les causes et les conséquences du changement climatique en cours) et est depuis très écoutée sur les scènes nationale et internationale.
Lors de son intervention auprès des étudiants de l’ESTACA, elle a d’abord dressé un état des lieux des enjeux des changements climatiques, avant d’aborder les futurs possibles et les actions ou solutions à mettre en œuvre,. Ellea mis l’accent sur 3 mots clefs : gravité – urgence – action.
Agir pour le climat
Les actions qui sont mises en place dans plus de 18 pays montent en puissance mais « Le rythme et l’ampleur des actions mises en œuvre et des engagements actuels sont insuffisants pour limiter les risques liés au changement climatique ».
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre issues des activités humaines continuent d’augmenter, avec des contributions historiques et actuelles inégales. Le facteur dominant du réchauffement climatique est les émissions de CO2 cumulées.
Le changement climatique dû à l’influence humaine affecte de manière négative la santé physique et mentale, en particulier chez les jeunes générations (polluants et allergènes, production agricole et changement alimentaires, exercice physique, mortalité des personnes âgées en cas de canicule ….)
Il y a ainsi 4 risques majeurs sont à prendre en compte : les chaleurs extrêmes, l’agriculture, les pénuries en eau et les inondations. La montée du niveau de la mer se poursuivra pendant des millénaires mais sa vitesse et son ampleur dépendent des émissions à venir.
« Si vous voulez changer l’avenir vous avez choisi la bonne école ! »
Valérie MASSON-DELMOTTE a rappelé que « les enjeux de la transformation sont vastes et que nous sommes tous acteurs du changement ». Les ingénieurs du secteur des mobilités en premier lieu puisque les émissions de gaz à effet de serre issues des transports représentent 15% dans le monde et 30% en France. Elles sont en hausse et majoritairement liées au transport terrestre. Le ferroviaire est le moyen de transport le plus efficace et qui émet le moins.
« Le secteur du transport est le 1er secteur émetteur et dans lequel il y a les défis les plus considérables à relever, si vous voulez changer l’avenir vous avez choisi la bonne école ! » a-t-elle dit aux étudiants de l’ESTACA.
Par exemple, la capacité de réduction à l’horizon 2050 est de 2/3 pour le transport terrestre ; il y a un fort potentiel d’innovations concernant les véhicules individuels, les mobilités actives ou encore les transports en commun.
Le secteur aérien est lui aussi soumis à de fortes pressions car il reste difficile à décarboner.
Il faut donc compter à la fois sur les progrès technologiques et à la fois sur les changements de nos habitudes de vie pour pouvoir changer les choses pour demain. Et Valérie Masson Delmotte a insisté : « L’action pour le climat pour être efficace doit être juste, inclusive et basée sur le partage des connaissances. Il faut construire des stratégies pour rendre accessibles des styles de vie sobres en carbone ».
Et elle a conclu :« Vous, futurs ingénieurs, devez mobiliser vos connaissances et vous projeter en 2050 avec des émissions gaz à effet de serre à zéro pour anticiper et préparer les transformations profondes. Vous pouvez porter les transformations ! »